Introduction
Me voilà arrivé en Grèce ! Ci-dessous, je décris les lieux que j'ai visités,
à commencer par les environs d'Igoumenista puis des Gorges de Vikos qu'on
atteint en faisant un petit détour par rapport à la route vers les Météores.
Je décris ensuite le site incontournable des Météores, d'immenses pains de sucre
rocheux (comparables à celui de Rio de Janeiro) au sommet desquels ont été bâtis
une bonne vingtaine de monastères.
J'ai rejoint ensuite la côte est de la Grèce, dans le petit massif du Pélion
avant de rejoindre mes ami(e)s grèc(que)s à Athènes (que j'ai bien sûr visitée)
pour enfin prendre le ferry vers les Cyclades à partir du Pirée.
Arrivée à Igoumenitsa
La croisière, bien que très longue et mal préparée de ma part s'est bien
passée. Le bateau était tellement stable (et la mer calme) qu'on n'avait
pas l'impression d'être en pleine mer. Il a plu durant la nuit mais à
l'approche de la Grèce, en longeant d'abord les côtes désertiques
de l'Albanie puis l'île de Corfou, le ciel s'est complètement dégagé.
Je suis arrivé à Igoumenitsa vers 10h du matin, et la chaleur à laquelle
je m'attendais était au rendez-vous. Vive la clim' dans la voiture !
Après avoir débarqué et fait le plein (15% moins cher qu'en France
et 25% moins cher qu'en Italie), la première chose que j'ai eu envie
de faire avec cette chaleur fut de me baigner. Je suis donc allé à une
grande et belle plage toute propre à 4 Km au nord d'Igoumenitsa.
Il y avait très peu de monde. La mer était claire et chaude !
Un pur régal ! Ils ont même du balancer de la cocaïne dedans car
j'étais accro, j'y suis retourné deux fois !
Vers midi, j'ai mangé sur place puis je me suis décidé à partir
(avec la clim à fond) pour explorer l'intérieur du continent :
direction Ioannina et les petite gorges de Vikos dans les montagnes au nord.
D'Igoumenitsa aux Météores
En route j'ai très vite vu des sortes de petites chapelles orthodoxes miniatures
sur le bord des routes, tous les 400 mètres environ. Je me demandais bien ce que
ça pouvait être. J'hésitais entre des preuves d'adoration de Dieu
(car les gens sont très croyants là-bas) ou bien des monuments aux
morts miniatures témoignant d'un accident fatal qui serait survenu
mais je n'osais y croire tellement il y en avait et même dans
des endroits qui ne me paraissaient pas dangereux. J'ai appris par
la suite que c'était malheureusement cette deuxième réponse qui
était la bonne. Les photos ci-contre (surtout celle de gauche) résument
les deux plus mauvais aspects de la Grèce. Tout le reste n'est que
merveille et j'espère donc ne pas trop ternir la belle image
que mérite ce pays mais je ne peux pas passer sous silence ces
deux défauts : les grecs respectent rarement le code de la route
(à tel point qu'on finit par se sentir obligé de faire comme
eux pour ne pas gêner la circulation) et l'on trouve beaucoup
trop souvent des détritus sur le bord des routes.
Un peu avant Ioannina, j'ai bifurqué vers le nord pour aller voir
les Gorges de Vikos. Ce petit canyon est situé dans un massif
montagneux avec de petits villages (Monodendri, Vitsa et Kipi) aux maisons de pierre rénovées
(un peu trop rénovées à mon goût). En chemin, j'ai croisé une grosse
statue, des chèvres très poilues malgré la chaleur et, plus étonnant,
une grosse tortue au milieu de la route.
Les Gorges de Vikos étaient asséchées en été et c'est donc un
lit de cailloux que j'ai vu sous les jolis ponts en pierre que
j'étais venu admirer près de Kipi. J'ai eu la naïveté de descendre
sous celui avec la grande arche en voulant prendre des photos.
C'est une horde de moustiques assoifés de sang (normal pour des
moustiques) qui s'est ruée sur moi. Je n'ai pu prendre qu'une
seule photo car mes gesticulations avec les bras ne faisaient
absolument pas fuir ces satanées pompes ailées.
Un peu plus loin sur la même route, je me suis contenté
d'observer le pont formé de 3 arches sans redescendre dans
le lit de la rivière.
Je suis ensuite retourné vers Ioannina pour longer son lac en me
dirigeant vers l'est à travers la chaîne de montagnes du Pinde
que j'ai franchie sur la seule route du coin, pleine de virages,
pour arriver le soir aux Météores.
Les Météores
Avant de raconter, je vais peut-être expliquer ce que sont les
Météores à ceux qui ne connaissent pas. Ce sont de gros rochers
qui sortent du sol (ou comme leur nom Meteora l'indique : suspendus au ciel).
Et dans cette région, il y a toute une flopée de monastères perchés
en haut de ces rochers. A l'origine, cela permettait aux moines
de se recueillir en paix mais de nos jours, je ne suis pas sûr
que les cars bourrés de touristes garés en file indienne tout le
long des routes garantissent la sérénité recherchée initialement. :-)
Alors, arrivé à Kastraki (le village au pied des Météores),
j'ai monté ma tente de nuit au camping Vrachos, le meilleur
des campings que j'ai vus durant tout mon voyage (même si les
autres étaient globalement pas mal non plus) ! Des gazinières à
disposition pour cuisiner, les toilettes et douches sont nickel,
l'électricité est gratuite (sympa pour recharger mon APN, mon
PC portable et mon caméscope), y'a une belle piscine, ils offrent un
loukoum à l'arrivée et une icône orthodoxe au départ (bon ça je
m'en fous pas mal mais c'est sympa) et on a même une réduc si on
leur présente le GDR... Seul inconvénient, le sol est dur et le
plantage de sardines est éprouvant mais comme c'est très à l'abris
du vent, il n'est pas nécessaire de les enfoncer à fond.
Je remercie encore le couple autrichien à côté de moi qui m'a
prêté son rouleau de ruban adhésif pour réparer mon gonfleur
avec lequel j'ai lutté (une vraie merde ce gonfleur, il m'aura
plus gonflé que mon matelas).
Au matin, je ne savais pas encore si j'allais passer une nuit
de plus ici (le camping le méritait mais j'avais encore beaucoup
de route à faire) alors je suis monté aux monastères pour voir si
ça risquerait de me prendre du temps. Voyant que le trajet pour
s'y rendre était très court et que la visite de 2 monastères
serait suffisante, je suis retourné au camping pour ranger ma
tente, profiter de la piscine un instant (pour me raffraichir
car il commençait déjà à faire chaud). A "11h59" je suis allé payer
pour quitte le camping et j'ai bien failli payer deux journées
au lieu d'une car il n'était pas "11h59" mais "12h59" !
J'avais oublié qu'il y avait un décalage horaire d'une heure
avec l'Europe de l'Ouest ! Heureusement, le gérant n'a pas
bronché (vraiment bien ce camping :-)).
C'est donc à 13h et des poussières que je suis retourné devant
le premier monastère que j'allais visiter, celui de Varlaam.
On y accède en grimpant quelques marches (à l'orgine, le seul
moyen d'accès était en se faisant hisser verticalement dans un
filet sur plusieurs dizaines de mètres). Pour avoir le droit
d'entrer les hommes doivent être en pantalons et les femmes
en jupes longues (on leur en prête à l'entrée si elles n'en
ont pas). Malgré la chaleur j'ai donc dû changer mon bermuda
contre un pantalon. L'entrée est à 2€ et donne accès à la
plupart des lieux du monastère à l'exception de quelques
salles privées réservées aux moines. Les photos sont tolérées
sauf, malheureusement, dans l'endroit le plus beau du monastère
qu'est la chapelle, pleine de dorures et de fresques.
Juste un peu plus haut sur la route se situe le monastère du Grand Météore.
Même code vestimentaire ; même prix ; mais 3 fois plus grand.
Dans les deux monastères on retrouve un énorme tonneau servant
de réserve d'eau pour plusieurs jours. Mais dans le Grand Météore,
il y a une particularité : une belle collection de crânes,
certainement ceux des moines qui y ont vécu.
La chapelle, dont l'intégralité des murs et de la voute est
recouverte de fresques peintes est assez originale.
Ces fresques représentent des scènes très violentes et sanglantes
de martyrs et les yeux de ceux qui commettent ces crimes ont
été rayés/grattés/gribouillés par quelque illuminé (à moins que
ce fut prévu par l'artiste lui-même mais j'en doute fortement).
Après ces visites, je me suis pris un gros cornet de glace,
j'ai vite enfilé un bermuda et, en milieu d'après-midi, je suis
parti vers le massif du Pélion avec la climatisation à fond.
Le massif du Pélion
Ce petit massif forme une presqu'île sur à l'est de la Grèce,
sur la Mer Egée. La ville principale est le port de Volos mais
je n'ai fait que la traverser à l'aller comme au retour.
J'ai passé la nuit dans un camping au bord de la mer dans
la baie formée par la presqu'île. Après avoir monté ma tente,
je suis allé faire trempette sur la plage de petits galets
du camping alors que le soleil se couchait.
Le lendemain matin, je suis allé sur la côte est du massif
et plus précisément sur la petite plage aux eaux claires
de Milopotamos. Loin de tout, il faut être motorisé pour
y aller et je ne crois pas qu'il y ait de transports en
commun pour y mener. Si on ajoute à ça le fait qu'on n'est
plus en haute saison, on obtient une plage presque pour moi
tout seul. Le pied quoi !
De Volos à Athènes
Après cette bonne baignade, je suis parti pour plusieurs heures de
route jusqu'à Athènes. J'ai traversé des plaines de Thessalie parsemées
de petits villages avec de grandes églises orthodoxes.
En Grèce Centrale, le relief s'est un peu élevé avec notamment
le Mont Parnasse que j'ai longé. Je ne l'ai pas pris en photo car
il était dans les nuages et j'ai même eu quelques gouttes de pluie
(les dernières avant un bon moment... et c'est tant mieux !)
Je suis arrivé en début de soirée près d'Athènes mais je
n'avais absolument aucune idée d'où camper. J'avais bien
une liste de 2 ou 3 campings dans les environs mais je
n'avais aucune idée de leur emplacement précis.
Ayant une amie grècque habitant a priori pas trop loin
du camping que je recherchais en priorité, je me suis
décidé à l'appeler à l'aide pour qu'elle m'indique le chemin.
Elle a fait mieux ! Elle m'a mis en contact avec un
étudiant français vivant à Athènes pour encore 2 jours
et qui avait une chambre de libre dans l'appartement qu'il
louait (encore merci Antoine pour ton hospitalité et
merci Giota de me l'avoir présenté !)
Athènes
J'ai donc passé ma première nuit à Athènes dans un bel
appartement au centre d'Athènes et j'ai pu par miracle
garer ma voiture à proximité et a priori sur une place
gratuite même si je ne suis toujours pas convaincu que
c'était une place et pas une file prévue pour les voitures
mais bon... Il n'y avait pas de panneau, pas de jaune sur
le trottoir et je n'étais pas le seul à m'y garer : la
voiture devant moi y était avant et y était encore quand
je suis reparti et je n'ai pas été verbalisé...
Le lendemain matin, je me suis pris un ticket de métro
pour 24h (le métro d'Athènes est vraiment très bien)
et je suis parti explorer la ville en direction de
l'Acropole. Au guichet le plus près de la station on
me dit que pour rentrer il faut que je dépose mon sac
à la consigne à l'entrée haute de l'Acropole (sans doute
pour pas piquer des blocs de pierre au cas où j'aurais
envie de trimbaler 200 Kg dans mon sac à dos...)
J'ai donc acheté mon ticket (12€ pour l'Acropole + cinq
autres sites... Ce n'est pas donné mais ça m'a occupé
toute la journée) et j'ai rejoint l'autre entrée sous
un soleil qui commençait déjà à taper dur. De là-haut,
on a une belle vue sur tout Athènes.
L'Acropole est évidemment un must quand on visite Athènes,
mais je me suis vite rendu compte que ma passion pour
l'antiquité et les vieilles ruines n'était pas très prononcée.
C'est moins pour l'Histoire que pour la beauté et la
grandeur des monuments (principalement le Parthénon) que
j'étais là ; et cette beauté était en partie gâchée par
des tonnes d'échaffaudages. On ne peut évidemment pas
reprocher aux responsables du site de chercher à le
préserver en le consolidant/restaurant mais la présence
plus ou moins perpétuelle d'échaffaudages est regrettable.
On entre dans l'Acropole par les Propylées, une grande entrée
avec des colonnes doriques (et des échaffaudages).
A notre droite se trouve le Parthénon et sur la gauche, l'Erechteion
et ses fameuses Caryatides (statues de femmes) qui sont en fait des
reproductions. Les originales sont au Musée de l'Acropole sauf une
qui est au British Museum. En parlant du musée, on n'y voit que des
reproductions, à part les Caryatides. Mais ça peut intéresser les
passionnés d'Antiquité...
Enfin, sur le flanc sud de l'Acropole se trouvent deux théâtres :
celui de Dyonisos, très ancien, et celui d'Hérode Atticus, un peu
plus récent et mieux préservé.
Après la visite de ce site, je suis parti voir les 5 autres
sites répartis dans la ville. Cette petite balade occupe bien
toute la journée et offre un bon aperçu de la ville (et le ticket
de métro est bien utile). Dans l'ordre, j'ai visité :
la vaste Agora dominée par le temple d'Héphaistos et à côté de
laquelle se trouvent un grand bâtiment neuf, reconstitution du
portique (stoa) d'Attale, faisant office de petit musée, et
ma petite église des Saints-Apôtres ;
le Cimetière du Céramique (un très vieux cimetière) ;
l'Agora Romaine (forum avec la petite Tour des Vents octogonale et quelques colonnes) ;
la porte d'Hadrien et l'Olympeieon avec ses immenses colonnes dont une à terre.
Près de l'Olympeieon, j'ai commencé à avoir un peu la tête qui tournait.
Je pense que j'ai dû avoir le ciboulot qui a bien chauffé avec le soleil
qui lui a tapé dessus toute la journée. D'ailleurs, j'ai également pris
beaucoup de couleurs ce jour là. Mais je n'étais pas le seul à être
abattu par la chaleur. Je ne compte plus le nombre de chiens qui, n'en
ayant rien à faire du tourisme préféraient rester affalés à l'ombre
de quelques buissons, d'un portique ou même sous les voitures garées
dans les rues.
J'ai terminé ma visite de la ville en passant devant un site de fouilles archéologiques
près du Parlement gardé par les "evzones", aussi immobiles que les gardes
des la Reine d'Angleterre, imperturbables malgré la jolie touriste blonde qui a
posé à leur côté !
En fin de journée, je suis allé au Pirée pour me renseigner sur
les ferries. J'aurais préféré 1 seule agence par compagnie mais
en fait, il y a une multitude de petites agences qui font tout.
Finalement, je pense qu'il suffit d'en prendre une au pif car
elles doivent toutes pratiquer grosso-modo les mêmes prix et
offrir les mêmes destinations. Etant un peu perdu avec toutes
ces agences, j'ai préféré demander conseils à mes ami(e)s grecs
que j'allais retrouver le soir même donc je n'ai pas acheté
mon billet. Je voulais visiter environ 3 îles mais je ne savais
pas dans quel ordre c'était le plus économique et, tandis qu'il
est simple d'acheter un billet quand on sait où on veut aller
il est très difficile de se faire faire un devis si on ne sait
pas où et quand on veut prendre le ferry.
Et le soir, je suis donc sorti avec mes amis prendre un
pot en ville, avec vue sur l'Acropole illuminée.
Moi qui n'aime pas la bière nature, comme il me fut impossible
d'expliquer au serveur ce qu'est un Monaco, j'ai pris une Corona
en me disant que ça n'allait pas me tuer. Le prix de 6€ a pourtant
failli y arriver.
Le Pirée
Levé tôt car Antoine devait libérer l'appartement et partir à
l'Aéroport pour rentrer en France, je me suis dirigé vers le Pirée
parce que j'avais fini par décider que j'irais d'abord sur Milos.
J'avais le choix entre un ferry qui partait en début d'après-midi
et qui arrivait tard le soir ou un ferry qui partait en fin d'après-midi
et qui arrivait de nuit. J'ai choisi le second car il était moins cher
et m'évitait de payer un endroit pour passer la nuit.
Après avoir passé le temps tant bien que mal en potassant mon GDR
sur Milos, j'ai fait le plein et suis allé me baigner dans l'après-midi
car il faisait chaud. La plage gratuite la plus proche était quand même
à une vingtaine de kilomètres et j'espérais qu'il ne m'arriverait pas un
pépin qui m'empêcherait de revenir au Pirée à temps. Finalement, tout
s'est bien passé et cette baignade m'a fait du bien.
Je suis retourné bien à temps sur le quai puis je suis monté dans le ferry
qui m'a emmené vers la première de mes Cyclades...